Urbanisme Horloger

La Chaux-de-Fonds doit son caractère, son apparence, et même sa structure de ville, à l’industrie horlogère qui a émergé dans la région à partir de la fin du 18e siècle. En 1870, environ 4’500 personnes à La Chaux-de-Fonds étaient directement employées dans l’industrie horlogère, soit près de la moitié de la population totale. Si cette ville ne s’était pas lancée dans sa grande aventure horlogère, elle serait certainement restée le village agricole de ses origines.

On doit le visage actuel de La Chaux-de-Fonds à Charles-Henri Junod. Imprégné des valeurs des Lumières, cet ingénieur des ponts et chaussées adopte une approche méthodologique de sa pensée et de ses bâtiments. Son plan en damier est le résultat d’un urbanisme résolu et idéaliste appliqué à la reconstruction et au développement de la ville après l’incendie de 1794. Tout le village, à l’exception rare de quelques maisons, avait été détruit. La sécurité, la santé et l’équité ont été les phares de ce plan de reconstruction, qui visait à empêcher la propagation des incendies, à répartir la lumière du soleil, ouvrir les espaces, aménager des jardins et garantir un espace suffisant pour le déneigement (plan Junod 1835).

À la fin du 18e siècle, La Chaux-de-Fonds est avant tout un centre de production d’horloges ; Vers 1750, la population comprend 68 horlogers, huit ébénistes et quatre fondeurs de bronze. À partir du 19e siècle, c’est pourtant la montre qui a apporté prospérité et renommée aux montagnes neuchâteloises.

Depuis 1820, La Chaux-de-Fonds est le siège de l’office cantonal de contrôle des métaux précieux. L’activité de ce bureau reflétait la prospérité de l’horlogerie ; En 1853, elle poinçonnait 213 775 boîtiers de montres en or ou en argent. En outre, cette organisation avec son importance pour les pièces horlogères extérieures a parrainé de nombreux édifices de la ville, dont l’hôtel de ville, la fontaine monumentale, le musée international d’horlogerie et le musée des Beaux-Arts.

Aujourd’hui, La Chaux-de-Fonds est l’entité urbaine du 19e siècle la plus complète, la plus significative et la plus cohérente que l’on puisse voir en Suisse.

C’est aussi la ville natale de Le Corbusier (Charles-Edouard Jeanneret), de Blaise Cendrars, de Léopold Robert et de Louis-Joseph Chevrolet.